Joueb.com
Envie de créer un weblog ? |
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web. |
Le projet Aurore, Association pour la diffusion de la culture scientifique et technique de l’Université de Franche Comté en France, nous a laissé avec des pages Web en relation avec le symbolisme des nombres.
http://projetaurore.assos.univ-fcomte.fr/ancien/E4819/sommaire.htm
Page du SOMMAIRE du projet AURORE. Il est à noter que le mot « ancien » dans l’adresse Web signifie qu’il date du début des années 2000.
Rubrique : Autres pistes
http://projetaurore.assos.univ-fcomte.fr/ancien/E4819/symbol.htm
LES NOMBRES
Voici le texte intégral :
La symbolique des nombres
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 60
Les nombres ne sont pas que des objets mathématiques, des mesures physiques, des dénombrements, des statistiques, des dates. Depuis Pythagore, on leur attribue souvent toute une portée symbolique ou mystique.
Le nombre Pi en est un exemple : la quadrature du cercle (essayer de construire, en utilisant uniquement sa règle et son compas, en partant d'un cercle, un carré d'exactement même surface) n'était pas qu'un défi mathématique, mais une tentative de relier le divin, les sphères célestes immuables (le cercle), à la Terre corruptible (le carré). Le nombre d'or, « proportion divine », qui a fasciné de nombreux artistes (et pas uniquement eux) en est un autre. Autre exemple : le passage à l'an 2000 (1), chiffre rond, a plus été fêté (et a plus excité quelques sectes apocalyptiques) que le passage au nouveau millénaire en 2001. Enfin, un dernier exemple est l'importance donnée dans notre société à la numérologie (qui est, soit dit en passant, une pure escroquerie ; mais là n'est pas le problème).
C'est des nombres entiers positifs (nombres naturels) que traite ce texte. Ils sont ceux que l'on utilise naturellement dans la vie de tous les jours (et à fortiori dans les livres sacrés) pour dénombrer, déterminer une heure, une durée, ils sont ceux de l'arithmétique, mathématique développée dès l'antiquité (période ou l'on ne distinguait pas la philosophie, religion et science) et étudiée au moyen âge (période où les érudits étaient bien souvent des religieux au service de l'église) : comment pouvaient-ils échapper à une lecture symbolique ?
Cet exposé n'a pas pour vocation d'être exhaustif, mais il veut montrer comment la portée symbolique des nombres a pu être appréhendée.
Un peu d'histoire
Dans l'antiquité, avec Pythagore (570 - 480) et Platon (428 - 348), le nombre est existant en soi, doué de propriétés originelles intervenant dans la création de l'Univers et de la matière. Dès lors, l'homme est tenté de retrouver les propriétés constitutives du monde et de la nature.
Cette idée est reprise au moyen âge, notamment dans le monde occidental chrétien, par des religieux qui cherchent à retrouver ces propriétés dans la Bible et autres livres sacrés. L'idée apparaît dès Saint Augustin (354 - 430), puis Boèce (480 - 524), pour trouver son apogée au XIIème siècle, avec notamment les Cisterciens et des noms comme Odon de Morimond, Geoffroy d'Auxerre et Thibaut de Langres. Le but avoué de cette pratique (exégèse) et de construire une science chrétienne, et, en élaborant une méthode symbolique à partir de données mathématiques, de trouver une explication rationnelle à la pratique liturgique.
Si le point de départ est arbitraire, l'étude qu'ils font alors des nombres, minutieuse, s'approche d'une méthode scientifique : on classe les nombres selon leurs propriétés (premiers, pairs, impairs, parfaits (2)) ; on essaye de voir leurs utilisations dans les Écritures et de retrouver des choses grâce à des relations simples : addition, multiplication, aliquotes (3), agrégation (4), somme de carrés.
La symbolique des premiers nombres
Comme je l'ai déjà expliqué, la symbolique des nombres est déduite (ou retrouvée) de relations arithmétiques simples mettant certains nombres en opposition (1 et 2) ou en appel (7 et 28). La géométrie (les polygones réguliers, le cercle) est également prise en compte, mais également des phénomènes naturels comme le cycle de la Lune (et celui de la Femme).
On voit alors apparaître des nombres attracteurs, porteurs d'une grande symbolique, comme le 7 et le 12, qui influencent même l'image de leurs proches voisins. A tel point que Newton a par exemple rajouté l'indigo pour que l'arc-en-ciel ne reste pas à 6 couleurs.
Unité / dualité
1
C'est par évidence le nombre de l'Unité, donc de l'Être on retrouve ça dans la « Métaphysique » d'Aristote), du Tout, de l'essence fondamentale de Dieu.
2
Si 1 est le nombre de l'Unité (Dieu), 2 est le premier qui s'en écarte. Il est donc le nombre qui engendre la multiplicité, par des divisions successives de l'unité, mais également par la reproduction sexuée (2 individus en engendrent un troisième). Il est également celui de la dualité et de l'opposition, permettant d'introduire des nuances à une unité.>
Les nombres de base
3
C'est le nombre qui structure l'espace (3D), le temps (passé, présent, futur) et donc l'action (début, milieu, fin), le raisonnement (thèse, antithèse, synthèse). On retrouve dans ces exemples une même constante : 3 est le nombre qui complète la dualité pour reformer un tout. On retrouve cette idée dans la géométrie : 3 est le premier nombre permettant d'avoir un polygone fermé (le triangle). Notons également que 3 est l'entier qui se rapproche le plus de Pi (les deux étaient confondus dans l'antiquité), ce qui lie au cercle, qui rappelle directement l'unité. Ainsi, 3 allie unité et dualité (3=1+2). Pas étonnant donc qu'il soit lié au sacré, au spirituel, aux différentes formes du divin (la Sainte Trinité, les 3 grands dieux hindous), ou se retrouve dans la symbolisation de concepts comme le destin (les 3 Parques) ou la beauté (les 3 Grâces).
4
est le carré de 2. Il rajoute une nouvelle division à 3 qui avait retrouvé une certaine unité. C'est donc le nombre de la corruption, et donc, par opposition au nombre du divin (3), celui du terrestre. Cela se renforce dans le fait que pour se positionner sur la Terre, il faut deux coordonnées, donc 2 axes et 4 points cardinaux, ou alors 4 directions. Il faut de même 4 directions pour positionner un point par rapport à soi (devant, derrière, gauche, droite). C'est pour cela qu'on retrouve ce nombre 4 lié arbitrairement à des choses directement associées à la Terre (les 4 saisons, les 4 éléments, le 5 ème, la quintessence, étant celui du divin).
5
3 est le nombre du spirituel, 4 est celui du terrestre, 5 est celui de l'homme. Les 5 doigts, mais également le fait qu'on puisse dessiner un homme dans un pentagone (la tête et les 4 membres faisant les sommets), en sont pour quelque chose. De plus, 5²=3²+4² : l'homme résulte à la fois du spirituel et du terrestre.
Les grands attracteurs
7
7 est avec le 12 le plus grand attracteur. Pour de multiples raisons. Tout d'abord des raisons astronomiques : 7 est le quart (donc une saison lunaire ?) de 28, qu'on retrouve encore dans la relation 1+2+3+4+5+6+7=28, et qui de plus est parfait, et 28 est approximativement le nombre de jours qui compose le cycle de la Lune, et de la Femme. De plus, dans l'antiquité, on connaissait 7 astres errants (toujours l'idée de cycle) : Soleil, Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne. 7 est donc un nombre associé à l'idée d'achèvement d'un cycle : création du monde, semaine de Pâques, 7 ans de malheur ? 7 est également la somme de 3 (divin) et 4 (terrestre), il forme donc un tout, et sa cohérence est renforcée par le fait qu'il est premier, et donc indivisible. Ajoutons que c'est le premier polygone régulier non constructible avec la règle et le compas à partir d'un cercle. Tout ça en fait un des principaux attracteurs, et le nombre de la perfection, qu'on retrouve partout : Merveilles, arc-en-ciel, Samouraïs, portes de Thèbes.
10
Selon Pythagore, 10 représente la totalité de l'Univers, puisqu'il est la somme de 1 (le point), 2 (la droite), 3 (le plan) et 4 (l'espace). Il est de plus le nombre total de doigts, et explique donc probablement le fait qu'on ait pris comme base la base décimale.
12
12 est à la fois le produit de 3 (divin, esprit) et 4 (terre, corps), et la somme de 3, 4 et 5 (homme), ce qui, comme pour le 7, lui donne une certaine cohérence. De plus, il possède un très grand nombre de diviseurs (2,3,4,6), bien plus que les autres nombres du même ordre (il est même entouré de deux nombres premiers), ce qui semble lui donner une idée de stabilité (et fait qu'il est utilisé en poésie française (alexandrin) pour faire tous les découpages de vers possibles, ou utilisé pour découper l'horloge). 12 est avant tout le nombre qui symbolise l'élection (les 12 apôtres, les 144 000 (mille représentant la multitude) élus du jugement dernier.
Les voisins des attracteurs
6, 9, 11
6 est le type même du nombre qui souffre d'être inférieur à 7. Son statut de nombre parfait, avec en plus 1x2x3=1+2+3 devrait lui donner une certaine aura : il est tout de même le nombre de la création, mais il lui manque un jour pour que le cycle (7) se termine. 9, juste inférieur à 10 (nombre de la gestation et de la création artistique (muses), et 11, coincé entre 10 et 12, subissent à peu près le même sort.
8, 13
Par contre, le 8 bénéficie d'être juste supérieur à 7 : il transcende la perfection. Puisque 7 est l'achèvement d'un cycle, 8 installe l'éternité (est-ce pour cela que le symbole de l'infini est un 8 couché ?). 13 ne bénéficie pas des mêmes faveurs. Mais cela est dû à la Cène (le Vendredi Saint tombant de plus apparemment le 13 du mois de nisan) : 13 à table rappelle la trahison de Judas, et la condamnation de Jésus.
Un nombre bien pratique
60
Ce nombre n'a pas trop de portée symbolique, mais a par contre un gros côté pratique. Aux diviseurs de 12 (2,3,4,6), il est le premier nombre à ajouter 5 (et par-là même 10 et 12), ce qui permet de diviser une durée en intervalles réguliers de très nombreuses façons. Pas étonnant donc que 12 et 60 soient les deux nombres pris pour la mesure du temps.
(1)
On n'est peut-être plus ici dans le domaine de la symbolique ou de la mystique, mais le rapport que l'on a avec le nombre reste à mon avis similaire.
(2)
Un nombre parfait est un nombre égal à la somme de ses diviseurs, comme par exemple 28 = 1+2+4+7+14.
(3)
Un aliquote d'un nombre est un diviseur de ce nombre strictement inférieur à celui-ci.
(4)
Une agrégation est une somme de nombres particuliers. Par exemple tous les nombres inférieurs à une limite (comme 28=1+2+3+4+5+6+7 est l'agrégation de 7), ou les nombres pairs (agrégation paire) inférieurs à une limite.
Bibliographie:
[1] « Les 7 Merveilles », J.C. Bologne, Larousse
[2] « Le moyen-âge et la symbolique des nombres », article de «la Recherche » de Bernard Ribémont.
Autre page Web du projet Aurore sur le Nombre d’Or :
Voici quelques explications concernant le test des rectangles harmonieux.
Comme vous l'avez peut-être deviné certains de ces rectangles, le 1 et 4, sont des " rectangles d'or ", dont le rapport longueur/largeur tend vers le nombre d'or.
Lire la suite … http://projetaurore.assos.univ-fcomte.fr/ancien/index.html
Commentaires :